samedi 18 juillet 2015

Antoine, saxophoniste, est originaire de Toulon. Élève de Nicolas Folmer pendant 7 ans au conservatoire, prépare actuellement un master pédagogique dans une école à Lausanne dans le but d’enseigner. Il joue cette année avec N. Folmer dans son groupe Horny Tonky. Les années précédentes il s'est produit avec José Caparros, Pablo Gil et Maria Alexandra sur le festival.

« À mon âge, c'est une chance, ça m'ouvre des perspectives d'évoluer avec des musiciens exceptionnels, c'est l'extase ! Le poste de technicien en tant que bénévole m'a permis de me rendre compte du travail fourni. Ils sont les premiers levés et les derniers couchés. Ils font 50 % de notre boulot, rien n'est possible sans eux. C'est devenu mon deuxième métier, c'est complémentaire, un côté artiste et l'autre technicien. Le fait de travailler tous ensemble donne un plan plus large de l'attente du public pour l'emmener dans notre univers. Il faut se remettre en question, sur la technique, sur la musicalité. L'échange avec le public nourrit le musicien. Être un grand musicien demande beaucoup d'humilité et de gratitude, il faut savoir rester simple, juste, honnête et accessible. Ces valeurs m’ont été transmises par mes parents et N. Folmer. La certitude n’est pas de mise, on peut avoir une idée précise des choses, mais il ne faut pas être dans la recherche de l'excellence pour l'excellence. Une bonne maîtrise instrumentale donne l'émotion. On n'est pas obligé de réfléchir, on laisse juste la musique couler.


D'origine italienne par ma grand-mère, mon père adore cuisiner, il nous a transmis cette passion. J'aime beaucoup faire du risotto : faire revenir dans une casserole le riz spécial Arborio avec du beurre et des oignons, jusqu'à ce qu'il soit translucide. Préparer un bouillon de viande ou de légumes, ajouté au fur et à mesure. Cela nécessite une surveillance continue. La touche finale parfaite, c'est d’incorporer du beurre, un peu de crème liquide et pas mal de parmesan italien. Servir ce plat avec des petits filets de poisson de lac ou de rivière comme la truite. L'agrémenter avec un peu de basilic et dresser les filets en éventail sur le risotto avec un zeste de citron. À déguster avec une bonne bouteille de rouge : le Cunan 2002, un Bandol. En dessert, j'aime bien le tiramisu au café mais je préfère le gâteau aux noix avec de la crème anglaise, gâteau nantais de ma grand-tante. Je connais un restaurant français, Le pied de cochon, à Paris, ouvert toute la nuit. Les serveurs sont habillés en grand tablier blanc, la décoration date des années 40. Ils servent dans de vieilles assiettes une gastronomie traditionnelle française. 

Depuis que je suis dans le ventre de ma mère, j'ai été bercé par de la musique. Mon père est mélomane, pianiste et trompettiste. Il m'a permis d'avoir une culture musicale jazz, pop française et anglaise, classique... Je peux lui poser n'importe quelle question, lui jouer n'importe quelle mélodie, il connaît l'année de l'album, son compositeur et les anecdotes de studio. Il est pour moi la médiathèque française. Il n'a pas été là pour nous imposer la musique : « vous en faites ce que vous voulez ». Cette approche m'a appris à développer mon oreille, à digérer ce que j’entends. Les études m'ont montré qu'il faut aller plus loin dans la musique. Pour pouvoir dire qu'on la comprend, il faut faire du jazz, il faut en passer par là. Avec le jazz, on développe l'harmonie, on comprend les différentes tessitures d'instruments, trompette, hautbois, violon... Après on montre qu'on est là et qu'on est prêt à travailler. »
Cet esprit lucide est une réelle force pour Antoine, quelle philosophie de vie !!!



Propos recueillis par Gisèle et Nadège

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