dimanche 7 juillet 2019

L'interview improvisée

Vendredi, la Carte Blanche au Carreau se déroulait dans l’atelier d’un peintre. Nous avons profité de cette occasion pour interroger le trio du jour : Florent Maussion aux pinceaux, Julien Behar au saxo et Pierre Durand à la guitare.



D'après vous, qu'y a-t-il de commun entre musique et peinture ?


Florent : Dans ces deux arts, le rythme est important. En peinture, il faut garder le même tout au long de la création. Mais il nous arrive aussi de faire des fausses notes : erreurs de perspectives, mauvais jeu de lumière... Les couleurs que j'utilise traduisent les sentiments que font naître chez moi les mélodies.


Qu'est-ce que ça change pour vous de jouer dans cet atelier au milieu de toutes ces œuvres ?


Julien : L'atelier de Florent Maussion est un lieu magique, c'est une caverne d'Ali Baba ! Quiconque entre ici est happé par ce lieu qui en impose et dont on ressent immédiatement la force. Jouer dans ce décor est vraiment particulier.

Pierre : L'endroit est propice à la créativité, encourage la prise de risque et favorise la proximité avec le public. La communication est alors immédiate. Et puis, le lieu peut aussi influencer notre jeu : à un moment, mon regard s'est porté sur un tableau évoquant le Japon, et nous sommes partis dans une improvisation vers le pays du Soleil Levant.



Manon D et Catherine L

Technicien son… Ça consiste en quoi, Louis ?

Louis Droulers est technicien son sur le Saveurs Jazz Festival. Toute la journée, Louis est aux petits oignons pour les groupes qu’il accueille sur scène. De son poste, il doit répondre aux besoins des musiciens (matériel, placement sur scène, micros, consoles), puis faire les balances (réglage du « son façade » pour le public et du « son retour » pour les musiciens sur scène). Avec l’expérience, en plus d’avoir l’oreille (indispensable au technicien son…), il a l’œil pour repérer le talent et la qualité de la prestation d’un artiste.

Le vrai coup de cœur de Louis c’est le live des musiciens quand il y a le bon dosage de son, de lumière et d’énergie sur certains concerts savoureux. Louis a des préférences variées et poivrées comme le folk, la country, le rock et la pop. Il apprécie particulièrement des groupes comme General Elektrics ou La Maison Tellier.
Lui aussi musicien, il a composé la musique de 2 dessins animés pour France 3 Bretagne.

Quand il n’est pas au fourneau, Louis essaie d’avoir un régime équilibré (légumes verts) mais avec les horaires chargés et la fatigue, ce n'est pas toujours facile de respecter ce programme lors des festivals.

Son temps libre, Louis le consacre à sa maison et à ses enfants, autres mets appétissants…

Julie Guilleminot
1ère Bac Pro GA
Lycée Bourg Chevreau

Dans la marmite d'Emmanuel, chauffeur bénévole toujours jazzant !

©Gisèle Cornet
Quand il n’est pas sur la route, cet amateur de musique aime écouter les concerts. Venu du sud-ouest, il est présent au festival depuis 5 ans. En allant vivre à Bayonne, il découvre de nouvelles spécialités culinaires dont le ttoro, une sorte de bouillabaisse basque.

« J’aime cuisiner des coquilles Saint-Jacques au pamplemousse rose. Je poêle les coquilles 2 à 3 minutes avant de les réserver. Je déglace ensuite avec un petit peu de crème fraîche et j’écrase un peu de baies roses dedans. Je pèle à vif le pamplemousse et le sers pour accompagner les coquilles. L’acidité met en valeur le goût très fin des coquilles. Avec un champagne rosé ce plat vous fait succomber ! »

Gisèle C

Vu et entendu

« Super Francis, Super Francis... Super Francis, Super Francis... Ah non, c’est Simple Forces ! »
Pendant le concert de Thomas de Pourquery

« C’était le meilleur concert de ma vie ! »
Après le concert d’Ibrahim Maalouf et Haïdouti Orkestar

« Line Kruse. Des volutes fantaisistes nordiques devant une escouade de tempos sudistes ; mais comment démêler des cheveux épars d’avec les crins échappés de l’archet ?
Ibrahim Maalouf. De transportants solos du bleu microtonal parmi un ensemble de petites fourmis noires, rouges ou blanches ; la grâce est descendue sur scène. »
Le Festivalier Anonyme

 
©Thierry Ploquin
La pause (toujours en musique) de l’équipe d’orga du festival

3 questions à Thomas Dutronc, en concert ce soir avec les Esprits manouches pour clôturer cette 10e édition !

©Yann Orhan
Qui sont les Esprits manouches et comment vous êtes-vous rencontrés ?
Pour la plupart on se connaît depuis longtemps, on est un peu comme une famille. Jérôme je l’ai rencontré quand j’avais 18 ans, David c’était à la fac à 17 ans, Rocky je l’ai connu quand il avait 15 ans... C’est une vraie fête de se retrouver à chaque fois qu’on fait un concert. Déjà qu’on fait de la musique et qu’on a de la chance, mais là en plus on est tous comme des frères.

Pour vous, qu’est-ce que le jazz manouche ?
Alors le jazz manouche c’est un peu un mot fourre-tout, mais on peut dire qu’il est en rapport avec Django, qui disait cette phrase que j’aime bien : « le jazz m’a attiré parce que j’y voyais une perception de la forme qui faisait défaut aux musiques populaires ». Django était fan de Ravel, de Debussy et de jazz américain. Il était de l’époque des prémices du jazz, il a découvert cette musique complètement nouvelle. Il a entendu les premiers disques de Louis Armstrong, il a rencontré Coleman Hawkins, l’inventeur de l’improvisation au saxophone jazz. Dans le jazz manouche, il y a un amour des belles harmonies, des beaux accords, des accords riches, des accords complexes... Il y a parfois un petit aspect combat de guitares, même si on n’est pas forcé de faire de la mitraillette à la guitare. Il y a de la virtuosité aussi. Certains guitaristes sont capables de nous charmer, de nous hypnotiser. Un autre aspect du jazz manouche qui est génial, qu’on peut comparer au blues ou, j’imagine, à ce que devait être la soul des origines, c’est le côté familial : le grand-père montre des accords, les gosses jouent, tout le monde participe, c’est vivant.

Vous avez collaboré avec de nombreux artistes au cours de votre carrière. Pouvez-vous nous parler d’une rencontre qui vous a particulièrement marqué et qui a influencé votre musique ?
La rencontre qui m’a le plus marqué c’est avec Bireli Lagrène. J’ai eu la chance de jouer avec ce grand guitariste d’origine manouche pendant un an, on a tourné dans le monde entier, on a fait tous les plus gros festivals de jazz. C’est un musicien hors norme, un type extraordinaire. Ça m’a vraiment marqué parce qu’il ne refaisait presque jamais la même phrase, il jouait toujours différemment, il improvisait tout le temps... Il a une virtuosité, un savoir musical, un tempo, une harmonie de folie, et puis à la rythmique on avait quand même une belle machine qui tournait. Avec une rythmique pareille, ça devient du James Brown. C’est vraiment le groove.

Hélène R

Le concert énergique d'Antiloops sur la scène de la Marmite


©Pascal Rabel

Pour ouvrir cette troisième soirée, nous avons pu compter sur le dynamisme du groupe Antiloops  pour emporter le public vers un univers délirant.
Par-dessus des nappes électroniques soutenues par une rythmique épurée mais efficace, la flûtiste Ludivine Issambourg se lance dans des improvisations hautes en couleur, puissantes mais nuancées, nourries par une richesse de jeu. Lorsqu’elle opte pour une flûte en sol, elle achève de conquérir le public avec un son plus grave, plus doux et aérien.
On retiendra de ce concert une énergie singulière provenant d’un mélange envoûtant de fusion, de virtuosité et de folie.


Manon D.

Visuel du jour : NOLA French Connection


Quelle l'énigme se cache derrière l'illustration de cet album de NOLA French Connection? Voici quelques pistes pour mener l'enquête...




« Une usine à note bleue. »

« Une musique qui illumine l’obscurité. »

« Une belle nuit d’été. »

« Le danger d’une structure potentiellement efficace. »

« Une ville illuminée, habitée, connectée à la musique. »

« Ça bouge, c’est vivant, il y a plein d’artistes. »

« Un puits de mine, le Carreau de Bois II, l’ardoise. »

« Au choix, des immeubles new-yorkais ou des conteneurs réaménagés en habitations. » 

« Une ville vue de haut, en plongée. »

« Un instrument de musique qui fait partie intégrante de la ville. »



Lucien B & Catherine L

Carte blanche au carreau : Julien Béhar invite Rémi Allain



©Thierry Ploquin


Et c’est encore une Carte blanche qui s’est achevée au Carreau minier de Bois II hier, sous le soleil et sous les effluves musicaux d’une contrebasse et d’un saxophone.
Le duo démarre et lâche prise directement en se lançant dans de longues phases d’improvisation, comme en apnée. Leurs mélodies planantes sont projetées dans Centrale 7 et enveloppent les spectateurs qui sont alors comme « à l’intérieur de la musique. »
Mais leurs morceaux content aussi une histoire, comme ce Grana od Bora, nous venant tout droit de  Croatie et transcrivant en musique l’histoire d’une jeune fille qui souhaite pouvoir marcher dans la neige. Dans un autre morceau, Gos Veil, les deux compères mettent en scène une bicoque rustique en proie à l’humide climat de la Bretagne... 
Dans les deux cas, on aurait cru voir les différents lieux rien qu’en fermant les yeux et en écoutant, ce qui n’empêche pas de les garder ouverts et de capter les regards que les artistes se lancent en «racontant» par la musique...

Lucien B.

C'ÉTAIT HIER...

©Amarilli Ploquin
Line Kruse et son septet envahissent la scène du Parc ce soir pour nous proposer un set tout en douceur et en délicatesse, où se mélangent les cuivres et les cordes de son violon. Justesse et précision sont de la partie pour cette première partie de soirée.


©Pascal Rabel
Interlude du soir : Bad Fat sur la scène de la Marmite, accompagné de Napoleon Maddox, un nom comme ça, ça ne s’invente pas ! Hip hop et jazz s’associent pour faire taper le pied des plus récalcitrants. Un brass band est toujours une bonne idée, et tout le village se déhanche à leur écoute !


©Yves Estrabaud
Le grand chef d’orchestre de la trompette, Ibrahim Maalouf, est de retour à Segré ! Une farandole, une danseuse, une chanteuse, un orchestre fabuleux pour une soirée tout aussi fabuleuse. Le Haïdouti Orkestar a mis le feu avec sa musique balkane et orientale. Avec comme point d’orgue l’emportant True Sorry, ce concert fut une merveille.

©Jean Thévenoux


Orianne B.