©Yann Orhan |
Qui sont les Esprits manouches et comment vous êtes-vous rencontrés ?
Pour la plupart on se connaît depuis longtemps, on est un peu comme une famille. Jérôme je l’ai rencontré quand j’avais 18 ans, David c’était à la fac à 17 ans, Rocky je l’ai connu quand il avait 15 ans... C’est une vraie fête de se retrouver à chaque fois qu’on fait un concert. Déjà qu’on fait de la musique et qu’on a de la chance, mais là en plus on est tous comme des frères.
Pour la plupart on se connaît depuis longtemps, on est un peu comme une famille. Jérôme je l’ai rencontré quand j’avais 18 ans, David c’était à la fac à 17 ans, Rocky je l’ai connu quand il avait 15 ans... C’est une vraie fête de se retrouver à chaque fois qu’on fait un concert. Déjà qu’on fait de la musique et qu’on a de la chance, mais là en plus on est tous comme des frères.
Pour vous, qu’est-ce que le jazz manouche ?
Alors le jazz manouche c’est un peu un mot fourre-tout, mais on peut dire qu’il est en rapport avec Django, qui disait cette phrase que j’aime bien : « le jazz m’a attiré parce que j’y voyais une perception de la forme qui faisait défaut aux musiques populaires ». Django était fan de Ravel, de Debussy et de jazz américain. Il était de l’époque des prémices du jazz, il a découvert cette musique complètement nouvelle. Il a entendu les premiers disques de Louis Armstrong, il a rencontré Coleman Hawkins, l’inventeur de l’improvisation au saxophone jazz. Dans le jazz manouche, il y a un amour des belles harmonies, des beaux accords, des accords riches, des accords complexes... Il y a parfois un petit aspect combat de guitares, même si on n’est pas forcé de faire de la mitraillette à la guitare. Il y a de la virtuosité aussi. Certains guitaristes sont capables de nous charmer, de nous hypnotiser. Un autre aspect du jazz manouche qui est génial, qu’on peut comparer au blues ou, j’imagine, à ce que devait être la soul des origines, c’est le côté familial : le grand-père montre des accords, les gosses jouent, tout le monde participe, c’est vivant.
Vous avez collaboré avec de nombreux artistes au cours de votre carrière. Pouvez-vous nous parler d’une rencontre qui vous a particulièrement marqué et qui a influencé votre musique ?
La rencontre qui m’a le plus marqué c’est avec Bireli Lagrène. J’ai eu la chance de jouer avec ce grand guitariste d’origine manouche pendant un an, on a tourné dans le monde entier, on a fait tous les plus gros festivals de jazz. C’est un musicien hors norme, un type extraordinaire. Ça m’a vraiment marqué parce qu’il ne refaisait presque jamais la même phrase, il jouait toujours différemment, il improvisait tout le temps... Il a une virtuosité, un savoir musical, un tempo, une harmonie de folie, et puis à la rythmique on avait quand même une belle machine qui tournait. Avec une rythmique pareille, ça devient du James Brown. C’est vraiment le groove.
Hélène R
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