vendredi 31 juillet 2015

Retour sur le « cabaret œnologique » du Saveurs Jazz

En ouverture de son festival, le Saveurs Jazz proposait une double dégustation : les vins parfaitement honnêtes de La Grange aux Belles, présentés très succinctement par Julien Bresteau et des chansons de Serge Gainsbourg, servies par le sextette Lila Et Cætera.
© Jean Thévenoux

Gainsbourg, c’est un génie de la musique (et de la reprise…), mais dans son aura flotte un vague petit nuage de machisme, un univers très mâle, de banquettes au fond d’un club, cigarettes whisky et p’tites pépées. Alors, une nana (Lila Tamazit) qui va chanter du Gainsbourg début de carrière*, on veut voir ça ! On l’attend un peu au tournant… mais le virage est fort bien pris ! 




Faut dire, le menu proposé est particulièrement bien choisi : Lila et ses musiciens ont fait leur marché dans le répertoire des premières chansons de l’artiste ; beaucoup plus gainsbouriens que gainsbarrés, les textes choisis sont de belles pépites ! On se surprend à (re)découvrir la puissance poétique, la sensualité, la métronomie de ses mots (Ces petits riens), mots très simplement dits ou chantés par Lila.

Ce Gainsbourg au féminin, ça marche ! Un petit miracle se produit ; tout en sensibilité, la chanteuse ne fait pas dans le truc à la mode, « la reprise du gars très connu et qu’on va lui faire un hommage, mais que bien sûr on va personnaliser, adapter, bidouiller et malheureusement parfois massacrer… »
Non, c’est Gainsbourg qui chante, voix féminine ! Et là c’est un vrai bonheur.

Bon ben moi, je vais ressortir mes vieilles galettes, années 59 à 63, en attendant de peut-être revoir un jour dans la région Lila Et Cætera, mais sans dégustation œnologique, pour mieux profiter de leur savoureuse prestation.

*Ses premières chansons, Gainsbourg les écrit pour lui. C’est bien plus tard qu’il composera  pour de nombreuses chanteuses.


Jean T