dimanche 19 juillet 2015

On a aimé !

Minuit10, scène de la Marmite

Allier accords jazzy, consonances rock’n’roll et parfum d’Orient, tel est le défi relevé avec le sourire par Minuit10. Si certains passages des morceaux nous transportent et nous enchantent, les musiciens nous bousculent dans un sursaut musical atypique. La basse jouée à l’archet, c’est délicieusement fantaisiste ! Complices, les joueurs transmettent alors leur plaisir de jouer ensemble et sont suivis par un public conquis. 


C.P.

La Princesse et la Grenouille, film d’animation jeune public


Le film nous emporte sur des hauteurs musicales. L’univers Disney est mis au service d’une illustration à la fois tendre et comique de la vie des premiers jazzmen. Au fil de l’eau, le long du bayou et des déambulations des brass bands se déroule l’intrigue qui entraîne nos deux protagonistes à la recherche de leurs destins. Le film se branche sur la fréquence des balbutiements du jazz et nous présente ses différents pionniers. Vous y retrouverez un Ray Charles incarné par une luciole chanteuse à l’accent exotique et amoureuse de l’étoile polaire. Louis Amstrong, quant à lui, évolue dans la peau d’un énorme crocodile trompettiste qui a du mal à percer. Cette réinterprétation du conte des frères Grimm met ainsi l’histoire du jazz à la portée de tous.
N.D., N.H. et A-C.G.





Jean-Marie Marrier, scène de la Marmite


Dès son entrée en scène, Jean-Marie Marrier (guitare et chant) fait le show avec ses trois compagnons : Benoît Sourrisse (piano, Fender Rhodes), Gilles Coquard (contrebasse) et André Charlier (batterie). Très beau quartet. Jean-Marie s’approprie le public avec son humour ravageur. Porté par son pianiste exaltant et un rythme entraînant, l’artiste illumine la scène entre deux impertinences. Seul regret : il n’a pas le temps de jouer tous les morceaux qu’il souhaite. On aurait aimé l’entendre plus longtemps, très longtemps. Rythmes trépidants, chansons plus douces comme Nature Boy, reprises surprenantes comme Stayin’ Alive des Bee Gees et Highway to Hell d’ACDC : la performance est complète. Sous son chapeau, avec son air de cowboy et sa voix suave, le chanteur nous envoûte de tout son talent et son élégance (in English please!). Chapeau l’artiste !
T.R.



La rédac’ à la découverte des comestibles

Visite botanique coup de cœur !

Adrien Plassais nous fait découvrir mille et une plantes sur une courte distance de chemin. Le rendez-vous a lieu dans le joli village vallonné de Châtelais. Animateur nature pour l’association d’éducation à l’environnement Grain de pollen (Treillières, 44), il nous fait partager sa passion et nous entraîne naturellement dans une redé

couverte des plantes du jardin et des mauvaises herbes que nous arrachons. Le chénopode, plante pionnière qui couvre nos terrains en début de saison est délicieuse crue, en salade ou cuite. Il se cuisine à la manière des épinards dont il a aussi le goût. Le pourpier, encore une plante maudite que l’on désherbe en août, se savoure en salade. La capucine (feuilles et fleurs), développe une saveur poivrée. Ciselée, elle agrémente les plats.


Un public connaisseur entoure Adrien qui partage ses savoirs : « Il y a cent ans, un enfant de huit ans connaissait vingt plantes. Aujourd’hui, il en connaît trois : ortie, pissenlit et pâquerette. Pour la cueillette des plantes sauvages, il est préférable de vérifier son butin pour éviter toute confusion fâcheuse. » L’assemblée est très motivée pour découvrir les vertus médicinales d’autres plantes : chélidoine, plantain, achillée millefeuille. Notre orateur a préparé une dégustation de mauve et de bourrache et concocté une petite préparation crémeuse à base de lierre terrestre. Le tout arrosé de vin de sureau et de champagne des fées.


Saveurs Jazz oblige, la visite s’est prolongée par un concert échevelé du groupe savoyard Pitt Poule qui nous a servi un mélange audacieux de musique. .manouche et de hip-hop assorti d’une énorme dose d’humour. L’auditoire a été conquis !

Si vous avez envie de manger des fleurs en écoutant du hip-hop manouche, rendez-vous sur :
http://sauvagement-bon.blogspot.fr/ et http://www.pittpoule.com/.


J.T. et N.H.

Dans la marmite de Steak

Ce groupe s’est formé il y a 18 mois. Ses membres se sont rencontrés à Tours. Le réseau Jazz émergence les accompagne à travers de nombreux concerts en Pays de la Loire (dont ils sont originaires) et au festival Jazz in Marciac.
C’est en bord de Loire, sur les plages de Tours qu’ils aiment se retrouver l’été autour d’un pique-nique pour déguster des salades composées d’avocats, de tomates, de maïs, d’oignons rouges servies avec une sauce au vinaigre balsamique et au miel. Ils l'accompagnent de comté, de bon pain, de camembert au lait cru. Leur dessert préféré est le fondant au chocolat, celui dont la recette est au dos de la tablette de chocolat noir Nestlé.
Leurs goûts musicaux se portent principalement sur des jazzmen comme Ornette Coleman, Keith Jarrett…
En conclusion : « Malgré tout, il n’y a rien de mieux qu’un steak avec une petite sauce… »

Pour donner du piquant, la rédac’ vous propose une sauce au poivre qui agrémentera le steak : verser dans une casserole 4 cuillères à café de fond de viande et 10 cl d’eau chaude. Mettre sur le feu et mélanger jusqu’à obtenir un mélange homogène et lisse. Ajouter 100 g de fromage (type St Môret), 20 cl de crème fraîche liquide, 2 cuillères à café de poivre concassé et mélanger. Laisser fondre à feu doux pendant quelques minutes en remuant de temps en temps. C’est prêt !

N.H. et G.C.


C'était hier Nicolas Folmer-Horny Tonky et Lucky peterson

Le groove de Nicolas Folmer dynamite le public segréen en honorant les honky tonks de la Nouvelle-Orléans, dans une ambiance évoquant les rues fumantes et les klaxons de New York. Le trompettiste aux multiples projets explore les confins du rock, du funk et même du reggae. Les musiciens participent au tournant radical du trompettiste explosif : l’accompagnent un saxophoniste élégant et talentueux, un batteur virtuose ainsi qu’un guitariste et un bassiste psychédéliques. Le titre Jungle Rock, écrit de main de maître pour son guitariste fétiche Thomas Cœuriot, rend hommage à James Brown pour le plus grand plaisir des festivaliers du Saveurs.




Un sourire jusqu’aux oreilles éblouit la scène en deuxième partie, celui de l’immense artiste : Lucky Peterson. Il nous invite dans l’antre des bluesmen, dans laquelle il dispense son jazz avec générosité. Cet organiste, guitariste et chanteur nous fait partager tout l’héritage du gospel et du blues, en passant d’un morceau plein d’énergie à une balade sensuelle.
On peut en faire des choses en 12 mesures, le prince du blues est là pour nous le prouver ! L’enthousiasme a gagné les spectateurs lorsqu’il a traversé la salle de part en part, accompagné de sa guitare. Cet instant est inoubliable, il maîtrise la tension à la perfection lors d’un solo dont nous nous souviendrons. Une note tenue et c’est l’extase! Après une intro à la Jimi Hendrix, un boogie woogie endiablé enflamme la scène.

Une osmose se créé entre Lucky Peterson et Nicolas Folmer lors d’un dernier morceau inspiré d’un thème écrit par le trompettiste.


Myriam et Orianne

3 questions à Vincent Bertholet, contrebassiste et fondateur de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp

L’OTPMD se nourrit d’une myriade d’influences, réunies dans son dernier album Rotorotor avec une précision déconcertante, mêlée d’une énergie remarquable.


Comment s’organisent la composition et l’écriture au sein du groupe ?


Je suis à l'origine de la plupart des morceaux, qui restent collectifs : nous partons en général d'une ligne de basse et d'un groove. Parfois j'ai une idée de thème ou de riff un peu plus précis, mais le plus souvent, notre base est très minimaliste. Ensuite nous improvisons tous ensemble sur cette base... des idées se dégagent, nous enregistrons tout puis je fais des propositions par rapports à nos impros. En cas de difficultés à se mettre d'accord, j'ai toujours le dernier mot. C'est une des idées fondatrices de ce groupe : je ne ferai jamais de compromis, tous les musiciens qui nous rejoignent le savent et l’acceptent. Les textes sont écrits en grande majorité par Wilf, notre batteur écossais, qui se base sur les improvisations de Liz, la chanteuse.


Pour votre album Rotorotor, qu’a apporté le producteur John Parish[i] à votre musique ?


Il a réussi à retranscrire une énergie, une poésie que l'on ne retrouvait que sur scène. Étant une des personnes les plus bienveillantes que l'on puisse rencontrer, il nous a mis très à l'aise pour que nous soyons capables de donner le meilleur de nous-mêmes. Tout ça de façon très subtile. Il a peu touché aux structures des morceaux, n'intervenant qu'ici ou là, pour enlever quelques mesures, proposer un overdub[ii]. C'est un ensemble de petites choses qui font que son travail est exceptionnel.


D’où est venue l’idée de mettre à l’honneur Marcel Duchamp dans le nom de votre orchestre ?


Une idée de notre tromboniste Mathias Forge, investi dans l'art contemporain. Ça collait bien à ce que je voulais : Duchamp a toujours refusé d'être catalogué dans un courant, il a toujours nié être dadaïste ou surréaliste, même s'il en était proche. Son droit à la paresse qu'il revendiquait, son grand humour, m'ont beaucoup touché. C'était aussi pour créer une tension avec orchestre tout puissant, appellation très courante des orchestres d’Afrique de l'Ouest. La volonté de rassembler des mouvements contradictoires. Mais c'était quand même une blague au départ, il y a avait pas de grand concept derrière tout ça.



[i] Musicien et producteur anglais, il a notamment collaboré avec PJ Harvey.
[ii] Technique qui consiste à ajouter des sons à un morceau déjà enregistré.


Hélène et Anne-Cécile