vendredi 31 juillet 2015

Retour sur le « cabaret œnologique » du Saveurs Jazz

En ouverture de son festival, le Saveurs Jazz proposait une double dégustation : les vins parfaitement honnêtes de La Grange aux Belles, présentés très succinctement par Julien Bresteau et des chansons de Serge Gainsbourg, servies par le sextette Lila Et Cætera.
© Jean Thévenoux

Gainsbourg, c’est un génie de la musique (et de la reprise…), mais dans son aura flotte un vague petit nuage de machisme, un univers très mâle, de banquettes au fond d’un club, cigarettes whisky et p’tites pépées. Alors, une nana (Lila Tamazit) qui va chanter du Gainsbourg début de carrière*, on veut voir ça ! On l’attend un peu au tournant… mais le virage est fort bien pris ! 




Faut dire, le menu proposé est particulièrement bien choisi : Lila et ses musiciens ont fait leur marché dans le répertoire des premières chansons de l’artiste ; beaucoup plus gainsbouriens que gainsbarrés, les textes choisis sont de belles pépites ! On se surprend à (re)découvrir la puissance poétique, la sensualité, la métronomie de ses mots (Ces petits riens), mots très simplement dits ou chantés par Lila.

Ce Gainsbourg au féminin, ça marche ! Un petit miracle se produit ; tout en sensibilité, la chanteuse ne fait pas dans le truc à la mode, « la reprise du gars très connu et qu’on va lui faire un hommage, mais que bien sûr on va personnaliser, adapter, bidouiller et malheureusement parfois massacrer… »
Non, c’est Gainsbourg qui chante, voix féminine ! Et là c’est un vrai bonheur.

Bon ben moi, je vais ressortir mes vieilles galettes, années 59 à 63, en attendant de peut-être revoir un jour dans la région Lila Et Cætera, mais sans dégustation œnologique, pour mieux profiter de leur savoureuse prestation.

*Ses premières chansons, Gainsbourg les écrit pour lui. C’est bien plus tard qu’il composera  pour de nombreuses chanteuses.


Jean T

vendredi 24 juillet 2015

Avis aux festivaliers et amis du Saveurs Jazz !

Participez à la rubrique photo « Votre photo nous a bien plu… » du blog de Toque & Notes, visible à l’adresse suivante :  toque-notes.blogspot.com
Il suffit de nous envoyer une, deux ou trois photos prises sur le site du Festival ou à l’occasion des différentes manifestations autour du Saveurs Jazz.

Merci de joindre si possible à votre photo un petit commentaire : pourquoi cette photo, ce que vous avez voulu montrer, ce qu’elle évoque pour vous… et vos Nom et Prénom pour le Crédit photo.

La règle est dans le titre : la rédaction choisira les photos à publier sur ce blog de manière tout à fait partiale et arbitraire !

Prière d’adresser vos photos au format JPEG  si possible (et pas trop lourdes, un poids de 100 à 1000 Ko convient très bien) à l’adresse suivante : toquenotes@gmail.com
L’envoi de vos photos à cette adresse vaut autorisation de publication dans ce seul blog.

Ensuite, n’oubliez pas de partager ce tout nouveau blog de Toque & Notes, pour l’instant encore fort confidentiel !

lundi 20 juillet 2015

Les bénévoles de cette 6ème édition

Une équipe toujours aussi efficace, impliquée et enthousiaste. Merci à tous !

Bénévoles de la première heure ou tout fraîchement arrivés sur cette 6ème édition, tous se démènent pour que vous passiez le meilleur festival possible.

Telle une horloge suisse, chaque engrenage ne peut tourner sans les autres. La machinerie festivalesque a besoin de ses bénévoles pour tourner. Alors laissez-vous tenter par l'aventure et rejoignez-nous pour la prochaine édition. Entre le bar, les runs, la déco, l'installation, la cuisine, l'accueil des artistes et du public ou encore le journal (qui se cache derrière ces lignes), vous y trouverez forcément votre bonheur !


Être bénévole sur le Saveurs Jazz Festival, c'est une expérience intense semée de belles rencontres !
Par manque de place, nous n'avons pas pu mettre des photos pour chacun mais ce message s'adresse sans exception à tous les bénévoles. 


© Jean Thévenoux

Le festival ne pourrait pas exister sans vous alors un grand merci à tous ! ♥

Dans la marmite d'Agathe Iracema

La jeune et pétillante Agathe Iracema nous a accueillies dans sa loge pour un bref entretien autour de ses marmites, mais aussi de sa musique. Les bons petits plats sont au programme !

© Jean Thévenoux

Pensez-vous que la musique peut être liée à la cuisine ?
Pour moi, la musique peut être liée à toutes sortes de choses. D'abord, elle est synonyme d’émotions. Quand on parle de musique instrumentale, chacun est libre d’interpréter et de ressentir des choses différentes selon son vécu et ses références, mais dans la chanson à texte, tous les sujets sont abordés.
D'ailleurs, le restaurateur français Xavier Denamur a sorti un documentaire qui s’appelle La République de la malbouffe et il a aussi écrit un livre assez médiatisé sur les grandes chaînes intitulé Et si on se mettait enfin à table ?, où il dépeint l’envers du décor de la restauration. Il a également réalisé un clip où il chante avec tout son personnel. Ce ne sont pas du tout des musiciens professionnels, c’est complètement amateur mais ils exposent leurs concepts, ils donnent le ton de leur engagement avec beaucoup d’humour, de façon très joviale et chaleureuse, en chanson ! Donc oui, la musique peut être complètement associée à la cuisine, comme n’importe quelle chose vivante ! La musique est un moyen d’expression, un langage. On peut donc l’utiliser pour n’importe quel message ou n’importe quelle action.

Pouvez-vous nous parler d’un plat qui vous inspire ?
C’est difficile à dire parce que je suis très gourmande et je mange de tout. Donc ça dépend de mes humeurs, ça change au gré de mes envies. Je cuisine et j’aime beaucoup cela, car c’est très reposant.
J’aime bien les plats avec plusieurs condiments, un peu comme la nourriture coréenne, ainsi que les plats relevés, avec de la sauce. J’ai un faible pour les plats avec plusieurs petits assortiments, où les textures et les saveurs se mélangent.
J’aime aussi le sucré. Je suis une fan de pâtisserie, les choux à la crème sont mon péché mignon, les éclairs aussi. Tout ce qui est à base de pâte à choux et de crème pâtissière, ça me rend dingue ! Les beignets aussi j’adore ça, même si ce n’est pas de la grande gastronomie. J’appréciais particulièrement ceux de Barcelonnette où je donnais un stage qui s’appelle « Les Enfants du jazz », je ne pouvais pas m’en lasser, j’en prenais quatre par jour !

Avez-vous un lieu préféré où déjeuner, dîner ou inviter vos amis ?
Oui, je suis basée en région parisienne et j’aime bien aller dans les restaurants de ce monsieur dont je vous ai parlé : Xavier Denamur. L’un s’appelle La Chaise au plafond, et l’autre Les Philosophes. C’est dans le quartier du Marais, près de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et de la rue des Rosiers. J’ai passé une grande partie de mon enfance dans le Marais, je suis née dans le 11e mais j’ai vécu dans ce quartier de 2 à 14 ans. J’aime beaucoup revenir dans ce coin. Les restaurants de Xavier ont une vraie éthique, ils servent des produits frais de qualité et le personnel est super ! On y mange français avec quelques petits métissages de temps en temps. Il y a toujours une très bonne ambiance, le décor est chaleureux. Je me fais mon petit budget et de temps en temps j’aime bien inviter quelques amis là-bas ou me retrouver en famille. En général, je privilégie les restos qui cuisinent avec le cœur et qui choisissent des produits frais et locaux dans une volonté de respecter le corps humain.
Pour finir, je suis une amatrice de la bonne bouffe pour faire une opposition à la malbouffe. S’il y a vraiment un truc pour lequel je ne compte pas, c’est la nourriture ! Je me dis que tant que j’ai l’opportunité de le faire, je le fais sans réfléchir.

Orianne et Nadège

La programmation rêvée du SJF 2016 par Alain Le Roy, responsable des bénévoles

Sylvain Rifflet dans le projet Perpetual motion en hommage à Moondog.

L’album Suite Andalouse de Renaud Garcia Fons. J'aime bien l’écouter quand il accompagne le compositeur et guitariste Pedro Soler.

Le saxophoniste alto Luigi Grasso accompagné de son guitariste de frère Pasquale dans leurs délires bebop.

Et une dernière suggestion égoïste et bretonne : le pianiste Didier Squiban avec un faible pour son CD intitulé La Plage.

Et si le rêve pouvait confirmer I have a dream, je m'assiérai bien pour écouter Keith Jarrett improviser au bord de l'Oudon.


© Jean Thévenoux

C'était hier Groove Catchers et Snarky Puppy

Groove Catchers et Snarky Puppy ont clôturé cette sixème édition dans un show détonant. Nous retiendrons le beatboxer Julien Stella qui accompagnait le premier groupe tourangeau pour un morceau où il a montré tous ses talents et a révélé les prouesses des musiciens, ainsi que le final de Snarky Puppy grâce à l’extraordinaire claviériste Bill Laurance. Un hommage au regretté pianiste John Taylor. 
Orianne


© Jean Thévenoux
© Jean Thévenoux

© Jean Thévenoux

Visite de l’ambassadeur du Zec à Lire à la rédac’ !



Hier, Théo, journaliste bénévole du Zec à Lire, est venu de Chemillé pour nous rendre visite. Cette revue culturelle est étroitement liée au festival choletais les Z’Eclectiques. Le Zec à Lire est une valeur sûre pour se tenir à la pointe de l’actualité culturelle de la région. Il paraît une fois par saison sous un format d’une vingtaine de pages disponible dans les lycées, les salles de concerts ou toute bonne librairie. Sa venue nous a permis d’échanger sur le fonctionnement de nos rédactions respectives. Résultat de ce rendez-vous : une interview pour sa revue et un article pour la nôtre. Une rencontre enrichissante pour la rédaction dans l’esprit de partage si cher au monde de la musique. 
Nicolas

Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp

L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp porte bien son nom. L’énergie débordante de cette joyeuse bande aussi inclassable que le chef de file du ready-made a fait chauffer la scène de la Marmite jusqu’à ébullition. Marimba, glockenspiel, flûte à coulisse ou encore « cochon pouet pouet », les sonorités inattendues s’abattent sur le public dans un rythme étourdissant. À mentionner, un hommage fougueux au pianiste John Taylor. 


Malgré leur nombre, les musiciens tiennent le pari de l’osmose en prêtant tous leur voix à la mécanique sonore. La force du sextette est adoucie par la voix de la chanteuse Liz Moscarola. Les climax sont mis en valeur par le jeu de contrastes entre le calme et la tempête au fil des morceaux. S’y ajoute la variété des instruments et des influences, notamment la musique colombienne en prélude au titre Homs. Un concert complet qui ravigote !

H.R., N.D. et N.H.

Dans la marmite du Champ des Treuls


Trois amis d’enfance se sont associés pour faire du maraîchage de légumes, le plus diversifié possible, dans le cadre de l’agriculture biologique.


« Nous sommes installés à Châtelais, dans une très jolie ferme qui s’appelle la Treulerie avec des bâtiments laissés à l’abandon. Pour la faire renaître, nous essayons de façonner le paysage, de recréer un écosystème et nous organisons deux événements par an : Théâtre et Potiron au mois d’octobre, et Festi’treul au printemps. Le théâtre-cabaret fermier est créé autour d’un marché de producteurs dans un esprit de partage, autour d’une grande soupe et sur des scènes ouvertes. Nous entamons notre troisième saison et avons obtenu la certification AB en janvier 2015. Notre bilan est positif, c’est une sacrée aventure avec du travail, de la fatigue, des émotions, des joies, des doutes, des surprises et des rencontres. C’est plutôt chouette. Nous cultivons de nombreuses variétés de tomates comme la tomate-ananas, la tomate andine cornue ou la tomate green zebra. Pour le jus de tomates, nous mixons des tomates avec de la chair granuleuse et plus lisse comme la coeur de boeuf. Nous mélangeons les couleurs pour que ce soit encore plus joli.

Dans les petites bouchées, nous proposons de la salade de courgettes grillées : passer les courgettes en long coupées très fines à la mandoline, les mettre sur du papier de cuisson au four, badigeonner avec un pinceau d’huile d’olive. Puis enfourner et attendre qu’elles soient bien grillées, laisser refroidir. Enfin, mélanger avec un peu de vinaigre balsamique, de cacahuètes grillées, de crottin de chèvre émietté et de menthe ciselée. Nous la présentons sur une tuile de tome de chèvre. C’est une tuerie !

Nous participons à trois marchés par semaine et nous livrons des Biocoop parisiennes ainsi que des paniers de légumes. Notre vie de maraîchers et de jeunes parents ne nous laisse pas beaucoup de temps pour aller au restaurant. Nous avons déjà mangé à Craon au restaurant gastronomique et raffiné Le Quatre Épices, où la cuisine est démentielle. Mais en général, le restaurant, nous le faisons chez nous. Nous cuisinons beaucoup avec les produits qui sont à notre disposition et sommes connus pour notre bonne table ouverte. Nous nous faisons plaisir comme ça. Lier la cuisine à la musique, c’est une question d’envie, de plaisir, de gourmandise ! »

Gisèle et Nadège

dimanche 19 juillet 2015

On a aimé !

Minuit10, scène de la Marmite

Allier accords jazzy, consonances rock’n’roll et parfum d’Orient, tel est le défi relevé avec le sourire par Minuit10. Si certains passages des morceaux nous transportent et nous enchantent, les musiciens nous bousculent dans un sursaut musical atypique. La basse jouée à l’archet, c’est délicieusement fantaisiste ! Complices, les joueurs transmettent alors leur plaisir de jouer ensemble et sont suivis par un public conquis. 


C.P.

La Princesse et la Grenouille, film d’animation jeune public


Le film nous emporte sur des hauteurs musicales. L’univers Disney est mis au service d’une illustration à la fois tendre et comique de la vie des premiers jazzmen. Au fil de l’eau, le long du bayou et des déambulations des brass bands se déroule l’intrigue qui entraîne nos deux protagonistes à la recherche de leurs destins. Le film se branche sur la fréquence des balbutiements du jazz et nous présente ses différents pionniers. Vous y retrouverez un Ray Charles incarné par une luciole chanteuse à l’accent exotique et amoureuse de l’étoile polaire. Louis Amstrong, quant à lui, évolue dans la peau d’un énorme crocodile trompettiste qui a du mal à percer. Cette réinterprétation du conte des frères Grimm met ainsi l’histoire du jazz à la portée de tous.
N.D., N.H. et A-C.G.





Jean-Marie Marrier, scène de la Marmite


Dès son entrée en scène, Jean-Marie Marrier (guitare et chant) fait le show avec ses trois compagnons : Benoît Sourrisse (piano, Fender Rhodes), Gilles Coquard (contrebasse) et André Charlier (batterie). Très beau quartet. Jean-Marie s’approprie le public avec son humour ravageur. Porté par son pianiste exaltant et un rythme entraînant, l’artiste illumine la scène entre deux impertinences. Seul regret : il n’a pas le temps de jouer tous les morceaux qu’il souhaite. On aurait aimé l’entendre plus longtemps, très longtemps. Rythmes trépidants, chansons plus douces comme Nature Boy, reprises surprenantes comme Stayin’ Alive des Bee Gees et Highway to Hell d’ACDC : la performance est complète. Sous son chapeau, avec son air de cowboy et sa voix suave, le chanteur nous envoûte de tout son talent et son élégance (in English please!). Chapeau l’artiste !
T.R.



La rédac’ à la découverte des comestibles

Visite botanique coup de cœur !

Adrien Plassais nous fait découvrir mille et une plantes sur une courte distance de chemin. Le rendez-vous a lieu dans le joli village vallonné de Châtelais. Animateur nature pour l’association d’éducation à l’environnement Grain de pollen (Treillières, 44), il nous fait partager sa passion et nous entraîne naturellement dans une redé

couverte des plantes du jardin et des mauvaises herbes que nous arrachons. Le chénopode, plante pionnière qui couvre nos terrains en début de saison est délicieuse crue, en salade ou cuite. Il se cuisine à la manière des épinards dont il a aussi le goût. Le pourpier, encore une plante maudite que l’on désherbe en août, se savoure en salade. La capucine (feuilles et fleurs), développe une saveur poivrée. Ciselée, elle agrémente les plats.


Un public connaisseur entoure Adrien qui partage ses savoirs : « Il y a cent ans, un enfant de huit ans connaissait vingt plantes. Aujourd’hui, il en connaît trois : ortie, pissenlit et pâquerette. Pour la cueillette des plantes sauvages, il est préférable de vérifier son butin pour éviter toute confusion fâcheuse. » L’assemblée est très motivée pour découvrir les vertus médicinales d’autres plantes : chélidoine, plantain, achillée millefeuille. Notre orateur a préparé une dégustation de mauve et de bourrache et concocté une petite préparation crémeuse à base de lierre terrestre. Le tout arrosé de vin de sureau et de champagne des fées.


Saveurs Jazz oblige, la visite s’est prolongée par un concert échevelé du groupe savoyard Pitt Poule qui nous a servi un mélange audacieux de musique. .manouche et de hip-hop assorti d’une énorme dose d’humour. L’auditoire a été conquis !

Si vous avez envie de manger des fleurs en écoutant du hip-hop manouche, rendez-vous sur :
http://sauvagement-bon.blogspot.fr/ et http://www.pittpoule.com/.


J.T. et N.H.

Dans la marmite de Steak

Ce groupe s’est formé il y a 18 mois. Ses membres se sont rencontrés à Tours. Le réseau Jazz émergence les accompagne à travers de nombreux concerts en Pays de la Loire (dont ils sont originaires) et au festival Jazz in Marciac.
C’est en bord de Loire, sur les plages de Tours qu’ils aiment se retrouver l’été autour d’un pique-nique pour déguster des salades composées d’avocats, de tomates, de maïs, d’oignons rouges servies avec une sauce au vinaigre balsamique et au miel. Ils l'accompagnent de comté, de bon pain, de camembert au lait cru. Leur dessert préféré est le fondant au chocolat, celui dont la recette est au dos de la tablette de chocolat noir Nestlé.
Leurs goûts musicaux se portent principalement sur des jazzmen comme Ornette Coleman, Keith Jarrett…
En conclusion : « Malgré tout, il n’y a rien de mieux qu’un steak avec une petite sauce… »

Pour donner du piquant, la rédac’ vous propose une sauce au poivre qui agrémentera le steak : verser dans une casserole 4 cuillères à café de fond de viande et 10 cl d’eau chaude. Mettre sur le feu et mélanger jusqu’à obtenir un mélange homogène et lisse. Ajouter 100 g de fromage (type St Môret), 20 cl de crème fraîche liquide, 2 cuillères à café de poivre concassé et mélanger. Laisser fondre à feu doux pendant quelques minutes en remuant de temps en temps. C’est prêt !

N.H. et G.C.


C'était hier Nicolas Folmer-Horny Tonky et Lucky peterson

Le groove de Nicolas Folmer dynamite le public segréen en honorant les honky tonks de la Nouvelle-Orléans, dans une ambiance évoquant les rues fumantes et les klaxons de New York. Le trompettiste aux multiples projets explore les confins du rock, du funk et même du reggae. Les musiciens participent au tournant radical du trompettiste explosif : l’accompagnent un saxophoniste élégant et talentueux, un batteur virtuose ainsi qu’un guitariste et un bassiste psychédéliques. Le titre Jungle Rock, écrit de main de maître pour son guitariste fétiche Thomas Cœuriot, rend hommage à James Brown pour le plus grand plaisir des festivaliers du Saveurs.




Un sourire jusqu’aux oreilles éblouit la scène en deuxième partie, celui de l’immense artiste : Lucky Peterson. Il nous invite dans l’antre des bluesmen, dans laquelle il dispense son jazz avec générosité. Cet organiste, guitariste et chanteur nous fait partager tout l’héritage du gospel et du blues, en passant d’un morceau plein d’énergie à une balade sensuelle.
On peut en faire des choses en 12 mesures, le prince du blues est là pour nous le prouver ! L’enthousiasme a gagné les spectateurs lorsqu’il a traversé la salle de part en part, accompagné de sa guitare. Cet instant est inoubliable, il maîtrise la tension à la perfection lors d’un solo dont nous nous souviendrons. Une note tenue et c’est l’extase! Après une intro à la Jimi Hendrix, un boogie woogie endiablé enflamme la scène.

Une osmose se créé entre Lucky Peterson et Nicolas Folmer lors d’un dernier morceau inspiré d’un thème écrit par le trompettiste.


Myriam et Orianne

3 questions à Vincent Bertholet, contrebassiste et fondateur de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp

L’OTPMD se nourrit d’une myriade d’influences, réunies dans son dernier album Rotorotor avec une précision déconcertante, mêlée d’une énergie remarquable.


Comment s’organisent la composition et l’écriture au sein du groupe ?


Je suis à l'origine de la plupart des morceaux, qui restent collectifs : nous partons en général d'une ligne de basse et d'un groove. Parfois j'ai une idée de thème ou de riff un peu plus précis, mais le plus souvent, notre base est très minimaliste. Ensuite nous improvisons tous ensemble sur cette base... des idées se dégagent, nous enregistrons tout puis je fais des propositions par rapports à nos impros. En cas de difficultés à se mettre d'accord, j'ai toujours le dernier mot. C'est une des idées fondatrices de ce groupe : je ne ferai jamais de compromis, tous les musiciens qui nous rejoignent le savent et l’acceptent. Les textes sont écrits en grande majorité par Wilf, notre batteur écossais, qui se base sur les improvisations de Liz, la chanteuse.


Pour votre album Rotorotor, qu’a apporté le producteur John Parish[i] à votre musique ?


Il a réussi à retranscrire une énergie, une poésie que l'on ne retrouvait que sur scène. Étant une des personnes les plus bienveillantes que l'on puisse rencontrer, il nous a mis très à l'aise pour que nous soyons capables de donner le meilleur de nous-mêmes. Tout ça de façon très subtile. Il a peu touché aux structures des morceaux, n'intervenant qu'ici ou là, pour enlever quelques mesures, proposer un overdub[ii]. C'est un ensemble de petites choses qui font que son travail est exceptionnel.


D’où est venue l’idée de mettre à l’honneur Marcel Duchamp dans le nom de votre orchestre ?


Une idée de notre tromboniste Mathias Forge, investi dans l'art contemporain. Ça collait bien à ce que je voulais : Duchamp a toujours refusé d'être catalogué dans un courant, il a toujours nié être dadaïste ou surréaliste, même s'il en était proche. Son droit à la paresse qu'il revendiquait, son grand humour, m'ont beaucoup touché. C'était aussi pour créer une tension avec orchestre tout puissant, appellation très courante des orchestres d’Afrique de l'Ouest. La volonté de rassembler des mouvements contradictoires. Mais c'était quand même une blague au départ, il y a avait pas de grand concept derrière tout ça.



[i] Musicien et producteur anglais, il a notamment collaboré avec PJ Harvey.
[ii] Technique qui consiste à ajouter des sons à un morceau déjà enregistré.


Hélène et Anne-Cécile

samedi 18 juillet 2015

La rédac' a testé pour vous la balade jazz & conte avec Kwal et Des Lions pour Des Lions

Les pieds dans l’eau, les trombonistes de la fanfare doux-dingue Des Lions pour Des Lions accueillent quelques 150 spectateurs Place du Moulin sous la tour. 

En procession, nous suivons le bord de l’Oudon au rythme solennel du tambour, jusqu’à notre premier rendez-vous avec le conteur/slameur Vincent « Kwal » Loiseau sous un saule pleureur.

Celui qui se définit comme un « chasseur d’anecdotes » partage ses souvenirs de voyages. Nous traversons avec lui le Mali, l’Inde des Ladakhis, et même Pissote, en Vendée. Notre itinéraire est semé de personnages touchants. Une vache est transformée en sac de contrefaçon suite à sa rencontre avec un train. Adi l’enfant de la rue devient chanteur à Bamako. Tata Marie, vendéenne pure souche, offre des biscuits boudoirs périmés depuis 1992 à tous ses visiteurs. 

Entre les Chroniques des Bouts du Monde poétiques et tendres de Kwal, Des Lions pour des Lions battent le tambour, soufflent dans leurs cuivres et rugissent des onomatopées avec une énergie décoiffante. Une balade originale qui réunit deux univers. Laissons Kwal résumer l’instant : « Il n’y a pas de hasards, que des rendez-vous ».

Hélène

Antoine, saxophoniste, est originaire de Toulon. Élève de Nicolas Folmer pendant 7 ans au conservatoire, prépare actuellement un master pédagogique dans une école à Lausanne dans le but d’enseigner. Il joue cette année avec N. Folmer dans son groupe Horny Tonky. Les années précédentes il s'est produit avec José Caparros, Pablo Gil et Maria Alexandra sur le festival.

« À mon âge, c'est une chance, ça m'ouvre des perspectives d'évoluer avec des musiciens exceptionnels, c'est l'extase ! Le poste de technicien en tant que bénévole m'a permis de me rendre compte du travail fourni. Ils sont les premiers levés et les derniers couchés. Ils font 50 % de notre boulot, rien n'est possible sans eux. C'est devenu mon deuxième métier, c'est complémentaire, un côté artiste et l'autre technicien. Le fait de travailler tous ensemble donne un plan plus large de l'attente du public pour l'emmener dans notre univers. Il faut se remettre en question, sur la technique, sur la musicalité. L'échange avec le public nourrit le musicien. Être un grand musicien demande beaucoup d'humilité et de gratitude, il faut savoir rester simple, juste, honnête et accessible. Ces valeurs m’ont été transmises par mes parents et N. Folmer. La certitude n’est pas de mise, on peut avoir une idée précise des choses, mais il ne faut pas être dans la recherche de l'excellence pour l'excellence. Une bonne maîtrise instrumentale donne l'émotion. On n'est pas obligé de réfléchir, on laisse juste la musique couler.


D'origine italienne par ma grand-mère, mon père adore cuisiner, il nous a transmis cette passion. J'aime beaucoup faire du risotto : faire revenir dans une casserole le riz spécial Arborio avec du beurre et des oignons, jusqu'à ce qu'il soit translucide. Préparer un bouillon de viande ou de légumes, ajouté au fur et à mesure. Cela nécessite une surveillance continue. La touche finale parfaite, c'est d’incorporer du beurre, un peu de crème liquide et pas mal de parmesan italien. Servir ce plat avec des petits filets de poisson de lac ou de rivière comme la truite. L'agrémenter avec un peu de basilic et dresser les filets en éventail sur le risotto avec un zeste de citron. À déguster avec une bonne bouteille de rouge : le Cunan 2002, un Bandol. En dessert, j'aime bien le tiramisu au café mais je préfère le gâteau aux noix avec de la crème anglaise, gâteau nantais de ma grand-tante. Je connais un restaurant français, Le pied de cochon, à Paris, ouvert toute la nuit. Les serveurs sont habillés en grand tablier blanc, la décoration date des années 40. Ils servent dans de vieilles assiettes une gastronomie traditionnelle française. 

Depuis que je suis dans le ventre de ma mère, j'ai été bercé par de la musique. Mon père est mélomane, pianiste et trompettiste. Il m'a permis d'avoir une culture musicale jazz, pop française et anglaise, classique... Je peux lui poser n'importe quelle question, lui jouer n'importe quelle mélodie, il connaît l'année de l'album, son compositeur et les anecdotes de studio. Il est pour moi la médiathèque française. Il n'a pas été là pour nous imposer la musique : « vous en faites ce que vous voulez ». Cette approche m'a appris à développer mon oreille, à digérer ce que j’entends. Les études m'ont montré qu'il faut aller plus loin dans la musique. Pour pouvoir dire qu'on la comprend, il faut faire du jazz, il faut en passer par là. Avec le jazz, on développe l'harmonie, on comprend les différentes tessitures d'instruments, trompette, hautbois, violon... Après on montre qu'on est là et qu'on est prêt à travailler. »
Cet esprit lucide est une réelle force pour Antoine, quelle philosophie de vie !!!



Propos recueillis par Gisèle et Nadège

3 questions à Thibaud Rouvière, guitariste de Minuit10

Minuit10 est un quatuor issu de l’Institut Musical de Formation Professionnelle qui fait partie du réseau Jazz Émergence. Ses influences éclectiques nous transportent, entre jazz, rock et musique du monde.


Comment fonctionne le réseau Jazz Émergence et que vous apporte-t-il ?

Jazz Émergence regroupe cinq centres de formation de la musique et permet tous les ans à un groupe de musiciens issu de chaque école de se produire sur plusieurs dates, notamment sur des festivals jazz tels que le Saveurs Jazz, Avoriaz ou encore Jazz à Marciac.
C'est une super opportunité pour nous, bien sûr, puisque c'est un moyen de se faire connaître ailleurs que dans notre région, de rencontrer les membres des autres groupes, des professionnels du spectacle et surtout des publics différents.

Votre formation ne compte pas moins de trois Rouvière ! Comment la musique est-elle entrée dans votre famille ?

Minuit10 est composé de quatre musiciens, dont trois sont issus de la même fratrie. Tous les trois, nous avons eu la même éducation musicale et vibré avec les mêmes artistes. Les expériences musicales de chacun se sont multipliées. Le groupe est né de la fratrie en 2009. Matis, notre bien-aimé bassiste, nous a rejoints en janvier 2013. À son arrivée le son du groupe a pris une autre envergure, sa sensibilité artistique nous inspire et nous soutient dans nos créations. Il est comme un quatrième frère pour nous.

Si vous deviez comparer votre musique à des saveurs culinaires, quels ingrédients choisiriez-vous ?

Prenez une ratatouille à la provençale, accompagnée de pommes de terre en robe des champs. Le tout doit mijoter à petit feu sous haute surveillance du chef. Assaisonnez et saupoudrez de garam masala, de coriandre, de curry, d’une pincée de safran et d’un soupçon de piment d’Espelette. La recette est en perpétuelle évolution mais elle vous donne déjà, si les ingrédients sont habilement dosés, une petite idée de l'ambiance épicée engendrée par le son de Minuit10 sur scène.


Hélène et Anne-Cécile

vendredi 17 juillet 2015

Qui sont les partenaires présents sur le village ?

Cette année encore, le village accueille de nombreux partenaires. Curieux, nous sommes allés faire un tour sous les chapiteaux à la déco vintage à la rencontre des intervenants.


L’Anjou bleu : au détour d’une conversation, l’office du tourisme vous offre une dégustation de produits locaux tous les jours. Pour plus si affinités, consultez le Panier des Saveurs, fascicule qui recense les bonnes adresses du terroir.

Le bar à tomate : trois artistes maraîchers pour une balade au pays des tomates où poussent légumes, couleurs, échanges et rencontres dans une ambiance créative.

Les Boissons Rouges : repaire atypique de deux joyeux compères où musique, vins et convivialité règnent en maîtres.

Le camion d’à côté : jeunes cuisiniers angevins très sympathiques qui proposent de succulentes frites et des burgers maison cuits à point pour le plaisir de vos papilles. En bonus, sourire gratuit.

Les disquaires : Jacky et Richard sont avant tout des aficionados de la musique. Collectionneurs hors pair, ils nous proposent un choix de disques éclectique.

Gourm’ambulant : et oui, la délicieuse odeur de brochette grillée vient bien de ce petit camion ! Vous trouverez pour accompagner la viande à votre goût des salades et des légumes bio mijotés avec gourmandise.

La médiathèque : les bouquinistes ont investi le parc et prêtent sur place une sélection d’ouvrages sur le thème du jazz. Il ne vous reste plus qu’à en choisir un et vous y plonger, confortablement installé(e) sur une chaise longue du village.


#Jaimelanjou



Qui sommes-nous ?

Pour la quatrième saison, une équipe de neuf vaillants rédacteurs se démène pour publier six journaux tout au long du festival. Préparées en amont et fignolées tard dans la nuit avant leur envoi à l’imprimeur, toutes les éditions sont concoctées avec amour et bonne humeur. Notre but ? Vous rapprocher au plus près de tous les acteurs du festival : bénévoles, artistes, responsables ou techniciens… Au détour d’une conversation, tous ont une anecdote, un  coup de cœur ou une recette à partager. Garanti sans OGM, laissez-vous tenter par le journal du festival, à déguster chaque jour.



Présentation de nos reporters :


Myriam (en haut à droite) : D’un sérieux à toute épreuve, elle apporte à la communauté festivalesque ses compétences de communication culturelle. Sans elle et Orianne, notre joyeuse gazette ne serait qu’un vague imbroglio d’informations éparses. Elles s’attachent effectivement à assembler toutes les pièces du puzzle journalistique grâce à leur pouvoir d’Indesigner.  

Orianne (à côté de Myriam) : Composant autant sur la mise en page que sur la rédaction d’articles, elle est prête à passer de longues nuits sur les maquettes des éditions du lendemain. On lui doit sa patience et son professionnalisme déconcertant. Avec Myriam, ce sont tout simplement nos femmes fatales de l’efficacité.

Gisèle (en bas à droite) : Ne vous laissez pas impressionner par ses lunettes extravagantes, Gisèle n’est vraiment pas méchante. Quand certains parlent à l’oreille des chevaux, elle s’adresse directement aux ordinateurs : notre véritable atout 2.0 réside définitivement en sa personne. Son rire a le pouvoir de soigner toutes vos peines et son aura nous dégote toujours des interviews des plus originales. Dans sa marmite, Gigi mettra sans aucun doute de la générosité et de l’impertinence.

Hélène (à gauche de Gisèle) : Derrière ces yeux océan se cachent une rédactrice hors pair. Du double espace à la virgule mal placée, elle a l’œil de lynx pour dégoter LA faute de frappe qui sauvera le numéro. Douce et discrète, elle sait s’affirmer au bon moment et ne manque pas de rire aux vannes poisseuses de ses collègues.

Nadège (à gauche d'Hélène) : Souriante et volontaire, Nadège intègre ponctuellement l’équipe de la rédac depuis sa création. Élue meilleure distributrice de journal à la minute, elle constitue un élément clé du groupe de rédaction. Venue de Seine-et-Marne, ne comptez pas sur elle pour vous guider dans Segré… mais elle sera toujours là pour trouver une solution à vos interrogations.

Jean (en bas à gauche) : Courant de scène en coulisse, notre photographe traque tous les jours chaque instant mémorable du festival. Travaillant au jour le jour, il perfectionne ses images jusqu’à tard le soir pour nous assurer un journal au top de la finition graphique.

Nico (en haut à gauche) : Au milieu de ces dames et de leurs crises de nerfs, notre jeune étudiant en lettres affronte avec courage les personnalités de chacune. Levant souvent les yeux au ciel face à des structures de phrases bancales, il impose avec diplomatie ses qualités de rédacteur. Nouvel arrivé de cette année, il semblerait que la rédac féminine l’ait clairement adopté. 

Anne-Cécile (en haut en vert ) : Fraîchement entrée dans la vingtaine, elle est cette année la webmaster de notre entreprise médiatique. Aux manettes du blogspot, sa fraîcheur de vivre et son sourire sauront vous convaincre de passer à la version numérique.

Claire (celle qui doit vous rester) : Véritable couteau suisse de la rédac', elle sait littéralement  tout faire ! Les flashcodes n'ont aucun secret pour elle et ses oreilles sont au courant de tout. Passée maître dans l'art des blagues premier prix, c'est la garante de l'ambiance au sein de la rédaction. Elle ne manque jamais une occasion de partager sa bonne humeur et ses inspirantes envolées musicales.
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Sur la platine de Eric Legnini

Accompagné de la voix de Kellylee Evans, ils rendront hommage au grand Ray Charles. 

Vos trois chansons favorites interprétées par Ray Charles ? 

 What'd I say : « C'est un morceau à la fois imparable et festif ! »

Drown in my own tears  : « Selon moi, c'est un des plus beaux morceaux à caractère Gospel qui soit. »

The Thrill is gone  : « Voilà un morceau d'une grande mélancolie que j'apprécie énormément. »


Myriam

Voyage intimiste sur les terres des pionniers du blues


C’est l’heure de la sieste musicale. Avec le guitariste Pierre Durand, nous quittons les bords de l’Oudon pour les rives du Mississipi. La rêverie s’installe dans les loops de ses morceaux aériens. Malgré la chaleur, son interprétation du standard When I Grow Too Old to Dream nous donne des frissons. Il poursuit avec une version d’Interlude sensible et inspirée.
Entre chaque morceau, le musicien s’improvise conteur. Direction Bourbon Street à la Nouvelle-Orléans : tous les samedis soir et à Mardi gras, la musique et la fête investissent sans retenue les 200 mètres de la rue, bien gardée par la police à chaque extrémité.



Le blues nous gagne. BB King, disparu depuis deux mois, nous revient dans un hommage au groove. Pierre Durand devient chanteur pour nous raconter ce survivant qui a travaillé dans les champs de coton et joué avec les plus grands, à une époque où les bluesmen étaient payés en alcool et en nourriture.

Changement de guitare : place à la Dobro, guitare métallique à résonateur, pour une rencontre avec John Coltrane. À la fin de sa vie, ce saxophoniste tourmenté cherchait en une seule note à faire entendre toutes les autres. Pierre Durand nous invite à imaginer un Coltrane serein, touche d’optimisme qui achève de nous réveiller en douceur.


La rédac a testé pour vous le ciné-jazz Whiplash

Bien décidé à devenir le meilleur, Andrew, jeune batteur d'un conservatoire de Manhattan réussit à intégrer un orchestre de jazz ultra prestigieux dirigé par le terrifiant Terence Fletcher. Ce dernier a comme précepte pédagogique : l’humiliation, il croit à la légende de Charlie Parker devenu Bird après avoir reçu, un soir où il avait mal joué, une cymbale et des railleries en pleine tête. Dans ce combat captivant où le jazz, se créé avec une mise en scène saccadée par une tension permanente, l'instrumentiste devient un boxeur évoluant sur un ring. Fletcher fait tomber ses verdicts comme un uppercut.
Damien Chazelle, réalisateur, a été inspiré par sa propre expérience à la batterie, qui rend hommage à l'angoisse de ces jeunes musiciens, qui se livrent à une compétition sans merci. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

À voir et à revoir pour apprécier au mieux la bande originale magnifique composée de standards comme Caravan de Duke Ellington, Intoit de Stan Getz, les solos du batteur Buddy Rich et notamment le fameux Whiplash de Hank Levy !


Gisèle et Nadège

Dans la marmite de Jean Lacarrière, saxophoniste ténor et clarinettiste de Ladoz

Ce groupe toulousain de 18 mois d’âge s’est formé sur les bancs d’une école de musique en fin de cursus professionnel. Dans ce quintet, l’improvisation est reine.

Originaire du Gers, Jean apprécie la cuisine traditionnelle du terroir. Il nous livre une recette qu’il affectionne particulièrement : « le ragoût de légumes de début de saison avec des carottes, des oignons, des fèves, en cuisson lente, parfumé avec du romarin, du thym en petite quantité. C’est tellement bon en soi qu’une viande n’est pas nécessaire, on peut toutefois le servir avec un rôti  de porc. J’associe ce plat avec du vin blanc, un Sauvignon ou un Côtes de Gascogne. Si on choisit une viande rouge, je conseille un vin léger de Loire. En dessert, j’ai une préférence pour le pastis, une croustade aux pommes composée d’une pâte feuilletée, préparée à l’avance et travaillée plusieurs fois. Les pommes crues marinées dans l’Armagnac sont recouvertes de cette pâte.

Je fréquente un  bar à vin, le Nabuchodonosor de Toulouse. Ce vieux bistrot de quartier aux tapisseries années 60 réunit des habitués et des artistes. C’est un lieu où l’on mange des plats uniques ou du fromage. Ses tenanciers sont des érudits de la cuisine qui explorent un amalgame de cuisines de terroir. Ils proposent des plats très simples comme les soupes de grand-mère, et travaillent par exemple autour de l’amertume.

J’aime beaucoup la cuisine instantanée provoquée par un état d’esprit et qui transmet une humeur, une sensation, une sensibilité, sans suivre des recettes à succès.

Dans le groupe, nous sommes assez d’accord pour cuisiner comme ça. Ne pas suivre de recette, c’est ne pas savoir si la qualité sera au rendez-vous. Nous aimons bien tenter quelque chose au risque de le rater, et nous laisser surprendre… »

Gisèle et Nadège

C'était hier... Marcus Miller !


L'ombre de Miles Davis a flotté au-dessus du Saveurs Jazz ce soir ! Marcus Miller nous délivre son dernier album Afrodeezia accompagné de son groupe, dont Mino Cinelu, un percussionniste qui a joué des années dans le groupe de Miles Davis.

Dans un voyage aux sources du rythme, Marcus troque sa basse le temps d'un morceau pour une basse afro en peau de chèvre. Son album est aussi composé d'un morceau de Motown qui fait trembler la salle. Le magnifique titre Gorée, qu'il a composé suite à une visite de la maison des esclaves sur l'île de Gorée, est un hommage aux es
claves et une célébration de la capacité des hommes à surpasser leurs expériences difficiles. Ce long crescendo, agrémenté de clarinette basse, nous montre l'étendue de son talent ! Mention spéciale au saxophoniste et ses solos plus qu'inspirés. Après un calyspo aux vibrations des Caraïbes, Marcus revient pour un rappel explosif avec le titre Afrodeezia. Une véritable performance ! Le roi du slapping dirige son groupe d'une main de maître en provoquant des duels musicaux entre ses musiciens, qui frôlent parfois le rock.


Leur générosité envers le public segréen est le point d'orgue de cette soirée exceptionnelle !


Orianne

3 questions à Jérôme Aunillon, directeur technique du SJF.

En quoi consiste votre rôle sur le Saveurs Jazz Festival ?

Je suis éclairagiste en tant que technicien du spectacle et j’ai fait de la régie générale. J’ai commencé il y a une dizaine d’années au Shaker Fest à Ancenis organisé par Pierrick Aunillon (directeur du SJF, ndlr). Ensuite, j’ai continué sur tous les festivals du réseau SPEDIDAM. Au Saveurs Jazz, j’occupe le poste de directeur technique, qui consiste notamment à trouver les bons prestataires pour le son, la lumière et les scènes, ainsi que les bonnes équipes pour installer le matériel et accueillir au mieux les groupes en son et en lumière. Je me charge également de faire les devis et effectue une partie de la gestion du budget. Il s’agit donc de gérer tout l’aspect technique du spectacle.


Pour vous, comment se déroule un concert ?

Pendant un concert, je suis concentré sur la musique, mais pas de la même manière que le public. Le public écoute, tandis que j’observe constamment les musiciens. Je me sers des balances pour préparer mes éclairages et des mémos sur l’ambiance et les effets en amont. Le reste se fait au feeling.


Qui attendez-vous tout particulièrement de voir sur scène pour cette 6e édition ?


Les années précédentes, j’ai beaucoup aimé Ibrahim Maalouf et Avishai Cohen. En jazz, je ne suis pas puriste. Pour cette édition, j’attends particulièrement deux groupes avec lesquels j’ai déjà travaillé plusieurs fois : le bluesman Lucky Peterson et aussi Horny Tonky, le projet de Nicolas Folmer. Côté découverte, j’ai hâte de voir Snarky Puppy sur scène, il paraît que c’est très bien.


Propos recueillis par Hélène et Anne-Cécile

Dans la marmite de Lucile Macé, stagiaire à la produion du SJF

Lucile Macé, originaire de Chateaubriant, est stagiaire de production sur le festival. Pianiste, saxophoniste et chanteuse de formation, elle s’investit dans la musique et termine son cursus à Sciences Po.

« J’aime bien manger des recettes familiales, ma mère cuisine une salade d’été aux 2 couleurs. Elle mélange du concombre, de l’avocat, du pamplemousse rose, des crevettes roses, du melon qu’elle fait mariner dans du lait de coco au frais. Ce plat entre soupe et salade est servi dans des bols. 
J’ai dernièrement déjeuné à Chateaubriant dans un restaurant bio : Les mets tissés, où des plats avec des produits locaux, naturels et variés sont servis. J’ai commandé une grande assiette composée de courgette farcie avec du sarrasin, d’un velouté carotte-orange… Ce plat léger donne place à tous les parfums. »


Côté sucré, Lucile nous parle d’une bouchée au chocolat nommée Françoise de Foix, favorite de François 1er. C’est une petite timbale de chocolat ornée d’une collerette rouge qui enrobe un praliné fourré de raisins macérés dans du rhum.


Pendant un an, Lucile est partie au Chili et revient avec des nouvelles saveurs qu’elle nous donne à partager...

« J’ai découvert des recettes rustiques et typiques comme les cazuelas, soupe à base de potiron, légumes, viande et épices… qui se décline à l’infini. Le pastel de choclo, un gâteau de maïs cuit au four avec sa croûte épaisse, fourré d’un mélange de poulet ou de bœuf, d’œufs et d’oignons, saupoudré en fin de cuisson de sucre, surprend par l’harmonie des saveurs sucrées salées. J’ai aussi apprécié la paella de mer, soupe composée de fruits de mer décortiqués et d’œufs. Les empanadas, plus connus, sont des petits chaussons farcis de viande, de légumes, de poisson…
Le maté, boisson traditionnelle, entre café et thé, se boit dans une petite calebasse avec une paille métallique qui sert de filtre.
Au Chili, on trouve des vins blancs : cabernet sauvignon, des vins rouges : carmenere, cépage disparu en Europe, vin capiteux, très fruité. »


Avec Lucile, nous empruntons un itinéraire gustatif de la France au Chili à travers ses expériences professionnelles et musicales…


Gisèle et Nadège

C'était hier... Philippe Léogé et Ayo !


Phillipe Léogé se lance dans le périlleux exercice du piano solo, qu’il réussit très bien ! Après avoir commencé par une improvisation d’un ragga indien pour se mettre ‘dans le mood’. Philippe Léogé nous propose les titres qui constituent son album My French Standards Songbook : entre Édith Piaf et Louis Armstrong, il nous propose un magnifique La vie en rose. Suivra Que reste-t-il de nos amours et la suite Monsieur Claude, en hommage à son ami Claude Nougaro. Ce toulousain virevolte entre des improvisations jazz, évoquant parfois l’impressionnisme, tout en gardant une trame classique en toile de fond.


La belle Ayo nous a entrainé dans un concert collectif, confiant ses percussions aux mains du public : un vrai spectacle vivant ! 

Orianne et Anne-Cécile