jeudi 7 juillet 2016

Dans la marmite de... Éric Séva, le bleu du jazz

J’ai commencé mon parcours à 5 ans par la tradition orale car mon père, musicien, faisait du jazz et de la variété. Il m’a appris sous forme de jeu, à reproduire ce qu’il faisait. C’était un bon apprentissage ludique. Ensuite, je suis allé au conservatoire et j’ai suivi un cursus d’études classiques pendant six ans à l’École Normale de Musique de Paris. J’ai eu la chance de rencontrer Dave Liebman, immense musicien et excellent pédagogue, auprès duquel j’ai beaucoup appris. Les groupes, les projets, les collaborations, les enregistrements se sont enchaînés tout de suite après les études. C’est un métier généreux fait de rencontres, de métissage, c’est extrêmement riche. Le jazz, c’est une musique qui porte en elle, depuis ses origines, des valeurs de partage, de convivialité, de respect et de communication. C’est une musique qui n’a jamais cessé de se renouveler. Elle est vraiment actuelle et puissante et se mélange avec différentes inspirations. Toutes les musiques nourrissent l’imaginaire. J’aime le rock, la musique folklorique de l’Europe de l’Est, que l’on peut entendre dans mes compositions. J’apprécie beaucoup la musique brésilienne riche en mélodies, harmonies et rythmes, trois ingrédients indispensables. C’est un peu comme la cuisine, il faut de bons ingrédients pour faire de la bonne musique. Je n’appartiens pas à une musique, mais à toutes les musiques qui m’animent, me portent pour écrire, composer, jouer. Dans mon quartette, pour le projet Nomade Sonore, nous avons développé l’interactivité entre les différents instruments, nous pouvons improviser à plusieurs. En cuisine, le mariage des saveurs est important. En musique, le mariage des timbres est déterminant, comme l’association du trombone et du saxophone est complémentaire. C’est une belle compatibilité, qui donne un son particulier à ce quartet, notamment sans la présence d’instruments harmoniques (piano, guitare, accordéon). D'origine, je suis parisien mais j’habite depuis neuf ans dans le sud-ouest. C’est un pays de cocagne, un vrai festival de saveurs. L’art culinaire français fait appel au goût, à l’odorat. La musique fait appel aux oreilles. Nous avons beaucoup de chance d’avoir ce patrimoine. J’ai envie de vous donner une recette du sud-ouest transmise par mon beau-père. C’est un magret de canard au gros sel et au poivre, c’est délicieux ! Je fais revenir sur la plancha les magrets sur le côté gras pour le diminuer et les dorer. Je coupe les magrets en fines tranches de 3-4 cm, je les sale, mets du poivre de Madagascar et des herbes de Provence. J’accompagne ce plat avec des légumes grillés comme les célèbres tomates de Marmande légèrement grillées ou macérées dans du citron. Je sers avec un rosé bien frais comme un Côte de Duras ou de Marmande.

Gisèle C.

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