dimanche 9 juillet 2017

3 questions à Pierre Durand, guitariste du « Roots » 4tet

Comment s’est formé votre 4tet ? 
J’ai joué avec Guido Zorn dans le groupe Rocking Chair, monté par Airelle Besson et Sylvain Rifflet. Je connaissais aussi Joe Quitzke, nous avions joué ensemble avec Joce Mienniel. Guido m’a présenté Hugues Mayot et j’ai tout de suite adoré sa façon de jouer. On respire pareil en musique, on se laisse surprendre, on réagit à ce que fait l’autre, on est sur l’instant présent, libres de creuser une idée d’un concert à l’autre ou au contraire de passer à autre chose si le cœur nous en dit. Nous sommes avant tout musiciens, nos instruments nous servent à nous exprimer et constituent un moyen et non une finalité. Ça change tout.

Comment s’organise la composition ? 
Je cherche toujours à raconter une histoire. Parfois elle a un scénario, parfois elle parle d’un sentiment. Sur l’album, Tribute relate l’histoire des Africains déportés aux Amériques ; ils rencontrent la musique des blancs esclavagistes qui donnera le blues et le negro spiritual. Le Regard des autres décrit la journée d’une personne qui justement n’existe qu’à travers les autres. Ce caméléon s’adapte sans cesse à ses interlocuteurs. En revanche, What You Want & What You Choose est composé à partir d’un sentiment, c’est un morceau sur la frustration. 

Votre dernier album Chapter Two : ¡Libertad! invite au voyage. Quelles ont été vos principales influences pour ce projet ? 
Pour répondre à cette question, il faut remonter à la base : qu’est-ce que le jazz ? Si on pense que le jazz est un style de musique, alors je suis de moins en moins un jazzman. Si on pense que c’est un état d’esprit, alors clairement, ce disque est un album de jazz. Pour moi, c’est la seule musique sur terre qui mélange toutes les musiques du monde avec de l’imprévu. Si bien qu’un musicien, à partir du moment où il improvise, peut tout mélanger. Depuis mon premier album enregistré à la Nouvelle-Orléans en solo, je pars de ce qui m’a donné envie d’être musicien pour dérouler le fil d’une bobine dont je ne connais pas l’épaisseur. Il y a tellement de choses à découvrir.  


© D.R.

Hélène Roland

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